LE CAIRE (AP) — Le président égyptien Hosni Moubarak a reçu dimanche au Caire son homologue congolais et le Premier ministre kenyan pour discuter de la crise sur le partage des eaux du Nil entre les dix pays riverains.
Selon l’agence officielle MENA, l’Egypte entend peser avec précaution sa réponse à un accord paraphé par cinq pays du bassin du Nil, qui pourrait affecter la position de l’Egypte, pays d’embouchure et qui dispose actuellement, avec le Soudan, de quotas largement majoritaires.
Initialement, Le Caire avait refusé en bloc l’accord signé au début du mois de mai par cinq pays de l’amont (Ethiopie, Kenya, Ouganda, Rwanda et Tanzanie), affirmant qu’il ne protégeait pas les droits « historiques » de l’Egypte.
Samedi, le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit avait expliqué que des pourparlers étaient en cours pour déterminer si l’Egypte restera à l’écart de cet accord. Les Egyptiens estiment que le texte peut encore être amendé, et qualifient la question des eaux du Nil de « ligne rouge », vitale pour leur sécurité nationale.
Les droits « historiques » mis en avant par Le Caire remontent à un accord signé en 1929 entre l’Egypte et la Grande-Bretagne au nom de ses colonies africaines, très favorable à l’Egypte. L’Egypte et le Soudan ont depuis passé un accord en 1959 entre elles, contesté depuis par les autres pays riverains du Nil.
Les discussions pour tenter de régler la question durent depuis lors, avec notamment la création en 1999 de l »’Initiative du Bassin du Nil » (NBI), partenariat régional cherchant à promouvoir un partage plus équitable des eaux du fleuve.
C’est dans ce contexte que le président Moubarak a reçu son homologue Joseph Kabila et le Premier ministre kenyan Raila Odinga, pour aborder officiellement des questions de coopération « en matière d’irrigation et d’agriculture ».
Le nouvel accord pose les bases d’une gestion coopérative des ressources en eau, et ouvre la voie à l’établissement d’une Commission permanente pour le Bassin du Nil.
La République démocratique du Congo et le Burundi ont fait savoir qu’ils le soutiendraient mais ne l’ont pas encore signé. Outre l’Egypte, le Soudan a rejeté l’accord, l’Erythrée n’ayant pas pris clairement position.
La NBI comprend le Burundi, la République démocratique du Congo, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda. AP
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Posté par rwandaises.com