Jean Baptiste Nyetera

 


Soucieux de l’éducation des enfants aux valeurs, Jean Baptiste Nyetera, âgé de 65 ans, présente une expérience qui fait de lui une bibliothèque que les plus jeunes peuvent consulter pour former leur savoir être dans la communauté.

Né dans le district de Kamonyi, tout près de la Mission catholique, Jean Baptiste Nyetera se souvient qu’après avoir fréquenté l’école primaire des Blancs de Kamonyi, il a intégré le secondaire au Collège du Christ Roi de Nyanza en 1957.

En 1960, Jean Baptiste Nyetera prit le chemin de l’exil et s’installa successivement au Burundi et après, en actuelle République Démocratique du Congo où il a étudié, de 1964 à 1966, à l’école supérieure d’aviation de Kinshasa.

Pour la maîtrise de la profession, Jean Baptiste Nyetera voyagea à maintes reprises pour des stages à Bruxelles au sein de SABENA et à Paris au sein de l’Union des transports aériens. A Kinshasa, il a eu d’autres stages organisés par Panamerican, l’une des plus grandes compagnies aériennes de l’Amérique.

La grande partie de la carrière professionnelle de Jean Baptiste Nyetera fut consacrée à la direction des exploitations aériennes RDC comme directeur de procédure d’exploitation, directeur de la qualité des services, directeur des ventes.

Lassé par le travail chez les autres, Jean Baptiste Nyetera a ouvert sa compagnie aérienne en 1979 que les Congolais ont connu sous l’appellation Zaïre International Cargo Air System.

En 1994, lorsque le Rwanda fut ouvert à ces filles et fils qui vivaient à l’étranger depuis des années, Jean Baptiste Nyetera a regagné son bercail et revu la terre natale qu’il avait connue il y avait plus de 30 ans.

Pour le moment, suite à ses expériences dans des postes de responsabilité, Jean Baptiste Nyetera, en dehors de ses préoccupations concernant le futur de la jeunesse actuelle, fait aussi des activités de consultance en ressources humaines, planification et organisation des entreprises.

La Nouvelle Relève a approché Jean Baptiste Nyetera pour un entretien sur ses activités qui ne sont plus du domaine de l’aviation, mais de consultances et de reconstruction de la nation par l’apprentissage des valeurs à la jeunesse.

 

La Nouvelle Relève (LNR) : Des entreprises d’aviation à la consultance et l’éducation aux valeurs, quel est le rapport ?

 

Jean Baptiste Nyetera (JBN) : En fait, tout le monde peut penser qu’il n’y a pas de rapport. Or, suite à une longue expérience en tant que responsable, j’ai appris à placer les travailleurs dans des conditions favorables pour donner une grande production. Je me suis intéressé, ainsi, à l’organisation des ressources humaines pour qu’elles soient plus rentables en effectuant un travail de qualité.

 

LNR : Et l’éducation aux valeurs

 

JBN : Actuellement, je n’ai pas de travail fixe. J’ai le temps matériel suffisant pour réfléchir sur l’éducation des enfants. Et l’aspect qui me touche au cœur, peut-être suite à mon âge de la sagesse, c’est l’éducation des enfants aux valeurs.

 

LNR : Comment vous est né ce souci ?

JBN : Il suffit d’aller sur les places publiques et observer les comportements de ces jeunes. Le constat est que ces jeunes n’ont pas reçu une éducation profonde qui les prépare à devenir des femmes et des hommes intègres et des élites dans la société.

 

LNR : Vous voulez que toute la jeunesse adopte vos comportements ?

JBN : J’aimerais que, tout au moins, cette jeunesse ait un langage soigné, porte des habits convenables et adopte de bonnes manières du savoir faire et du savoir vivre.

 

LNR : Que faites-vous concrètement ?

JBN : Je meuble utilement et agréablement le temps des vacances des jeunes par des jeux et des causeries qui éveillent chez eux le sens du devoir, du droit de l’enfant, du respect de soi et de l’autre et celui du bien commun.

 

LNR : Pensez-vous collaborer avec le Ministère de l’éducation ?

JBN : Plutôt avec celui de la culture. Mais, je compte travailler avec toute personne physique ou morale qui peut m’appuyer moralement, techniquement ou financièrement.

 

LNR : Pensez-vous réussir votre projet avec les technologies actuelles ?

JBN : Au fait, je reconnais le pouvoir des technologies de l’information et de la communication sur la jeunesse. C’est cette technologie trop avancée intégrée dans l’instruction qui fait que nous devons user trop d’effort pour contrecarrer des effets nuisibles qu’elle peut provoquer chez nos enfants.

 

LNR : La technologie et les valeurs morales dont vous parlez vont-elles ensemble ?

JBR : Personne n’a dit qu’elles sont dissociées !

 

LNR : Comment cela ?

JBN : Une personne éduquée doit posséder une forte instruction mais aussi un solide bagage des valeurs morales et humaines. Bref, l’éducation prend la personne comme une entité formée à l’école et aux valeurs.

 

LNR : Vous rencontrez Dieu, vous lui parlerez de tous vos projets ?  

JBN : Tout simplement, je Lui dirai merci de m’avoir permis de Le connaître.

 

LNR : Et avant votre mort ?

JBN : Si la chance m’est accordée, je vais réitérer ma confiance au Seigneur.

 

LNR : Vos voeux pour la famille ?

JBN : Que ma famille soit en harmonie totale concrétisée par l’amour des uns et des autres, la cohésion et l’entre aide.

 

LNR : Votre message

JBN : Je souhaite une jeunesse qui soit la fierté de notre pays.