Malheureusement, en ce jour de célébration de la mémoire, on se souvient…

 
Souviens-toi !

 

Bernard Kouchner prendra part à la commémoration du génocide à Paris

 

Aujourd’hui 7 avril 2008, quatorzième anniversaire du génocide des Tutsi du Rwanda, Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères français, et Rama Yada, secrétaire d’état aux droits de l’homme du gouvernement de Nicolas Sarkozy, viennent se recueillir en mémoire des victimes du génocide.

Malheureusement, en ce jour de célébration de la mémoire, on se souvient…

On se souvient de ce qu’il y a quinze ans, le génocide des Tutsi se préparait au Rwanda avec la pleine collaboration de l’armée française…

On se souvient des soldats français qui participaient aux barrages pour contrôler les cartes d’identité ethniques – et pour arrêter les Tutsi…

On se souvient de ce qu’il y a quatorze ans, le gouvernement intérimaire qui procédera au génocide se constituait dans les locaux de l’ambassade de France…

On se souvient de ce que le lieutenant-colonel Maurin, ayant fonction de « conseiller » le chef d’état-major de l’armée rwandaise, était présent à Kigali à l’heure où cette armée engageait un génocide…

On se souvient aussi de ce « Conseil restreint » du 2 avril 1993, où Michel Roussin, chargé de la coopération militaire française au Rwanda, obtenait du premier ministre Edouard Balladur l’augmentation de ses « moyens » pour fournir toujours plus d’armements à ceux qui préparaient déjà le génocide…

On se souvient du ministre du Budget de ce gouvernement qui finançait le génocide, un certain Nicolas Sarkozy…

On se souvient des livraisons d’armes au bénéfice des forces génocidaires, payées par la BNP-Paris, qui auront lieu au mois de mai, alors que le génocide était déjà engagé depuis un bon mois…

On se souvient de l’opération Turquoise, fin juin, qui servira à protéger les forces génocidaires en déroute – et au cours de laquelle seront liquidés les derniers résistants de Bisesero…

Et on n’a pas oublié non plus qu’en janvier dernier, Bernard Kouchner rendait une visite « historique » au Rwanda pour déclarer que si la France a « commis une faute politique », c’était parce qu’« on ne comprenait pas ce qui se passait » – et, surtout : « il n’y a pas de responsabilité militaire » ! Nicolas Sarkozy, devenu président sans avoir jamais eu à répondre de ses responsabilités passées, a déclaré à répétition que « la France n’a pas commis de génocide ».

Ainsi, quatorze ans après avoir entrepris une politique criminelle, au lieu d’engager la politique de réparations qui s’impose, la France a choisi de nier ses responsabilités.

De telles déclarations ne sont pas seulement une insulte aux rescapés et à la mémoire des victimes. Elles tournent le dos à la justice, et consistent à demander aux Rwandais de se réconcilier avec leurs bourreaux, sans que ceux-ci aient pris la peine de s’excuser.

Comité pour la reconnaissance des responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi du Rwanda

 

Le 8 avril :

malgré le message suivant,

Veillée commémorant le génocide rwandais (Paris, 7 avril 2008)

Le ministre des Affaires étrangères et européennes a participé hier soir à une veillée commémorant le génocide rwandais dans le 12ème arrondissement de Paris à partir de 19h.

paru sur le site France Diplomatie, Kouchner n’est pas venu à cette commémoration…