LILLE – L’avocat du médecin rwandais, suspendu par l’hôpital de Maubeuge et condamné par contumace à la perpétuité il y a un mois par un tribunal populaire au Rwanda pour son implication présumée dans le génocide de 1994, a dénoncé jeudi un « simulacre » de procès.

« Le tribunal populaire gacaca est un tribunal composé uniquement de citoyens. On est revenu dans les régimes soviétiques ou pendant la Révolution française. Ce sont des simulacres de procès, un peu dans l’esprit de celui qu’on avait vu pour l’Arche de Zoé » (association française dont des membres avaient été condamnés en 2007 au Tchad pour avoir tenté d’exfiltrer des enfants, ndlr), a déclaré à l’AFP Me Emmanuel Riglaire, avocat du docteur Eugène Rwamucyo.

« Si vraiment procès il y a eu, nous attendons d’avoir une information officielle. Tout cela sent la triste manipulation », a-t-il déploré.

Inspirées de la tradition rwandaise, les juridictions gacacas sont chargées de juger les auteurs présumés du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.

Le jury du tribunal gacaca de Ngoma, dans la ville de Butare (sud), a conclu que M. Rwamucyo faisait partie d’un « comité de crise qui a organisé et supervisé le génocide à Butare ». Un jugement confirmé par le quotidien progouvernemental rwandais, le New Times.

« Nous avons découvert ce matin qu’il y aurait eu un procès le concernant, mais rien d’objectif, rien d’officiel, rien de vérifiable, pas de contenu papier. Si c’est vraiment un génocidaire, je suis très surpris que ce ne soient pas les autorités officielles qui en parlent », a ajouté l’avocat du médecin.

M. Rwamucyo, qui vit en Belgique, tout près de la frontière française, a catégoriquement démenti ces accusations, se disant un « bouc-émissaire » et « victime d’une diabolisation ».

Ce médecin du travail à l’hôpital de Maubeuge (Nord), âgé d’une cinquantaine d’années, avait été suspendu de son poste la semaine dernière. Il fait l’objet de demandes de renseignements de la part d’Interpol pour son implication présumée dans le génocide rwandais.

Les soupçons pesant sur lui avaient été révélés au public par une infirmière de l’hôpital de Maubeuge qui avait tapé son nom sur internet et découvert l’avis de recherche d’Interpol.

 

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Posté par  rwandaises.com