La lutte contre la corruption, qui ruine les économies et détruit les sociétés, est à l’ordre du jour dans les pays des Grands Lacs. Au Rwanda, les sanctions sont sévères contre les corrompus que ce soient des personnalités haut placées ou des élus de base. Au Burundi, le gouvernement fait des coups d’éclat à l’approche des élections sans réussir à convaincre de sa volonté de s’attaquer aux plus grands corrompus. En RD Congo, les mots d’ordre sont là, mais leur application, encore timide, est très variable selon les régions et les villes. Dans la plupart des cas, il s’agit plus de punir que de prévenir, de montrer du doigt que de donner l’exemple. En parler est un premier pas…Urgent.

Selon l’Ong Transparency international, qui donne chaque année un classement sur l’indice de perception de la corruption dans les administrations publiques, en 2009, c’est, parmi ces pays des Grands Lacs, le Burundi qui est le moins bien classé : 168e sur les 180 pays mesurés : il a perdu 37 places en deux ans ! La RD Congo continue à descendre elle aussi dans le classement : de la 150e place en 2007 à la 162e en 2009. Seul le Rwanda remonte de la 111e à la 89e place, prouvant ainsi qu’une politique vigoureuse peut porter ses fruits.
La corruption dans ces pays n’est pas seulement le fait de fonctionnaires, généralement mal voire très mal payés, qui profitent de leur poste pour arrondir leurs fins de mois ou de gens du pouvoir qui puisent dans les caisses de l’Etat. Elle gangrène aujourd’hui toutes les couches et toutes les activités de la société : l’école, la médecine, l’université, les Églises… Beaucoup considèrent presque comme normal de devoir graisser la patte pour obtenir ce à quoi ils ont droit, pour passer devant les autres, pour ne pas payer ce qu’ils doivent… Sans même chercher parfois à suivre les procédures normales, à s’interroger, à réclamer son dû ou des documents officiels.
De là à penser qu’en payant on peut obtenir tout ce qu’on veut, le pas est vite franchi. Des parents payent pour que leurs enfants passent au niveau supérieur à l’école. Des étudiants achètent leurs mémoires de fin d’études. D’autres glissent un billet pour avoir une attestation de santé, un faux document d’identité…
Ceux qui refusent cet argent et le « service » qu’on leur demande sont souvent mal vus, comme s’ils se mettaient à l’écart de la société. De nombreux jeunes, qui ne savent pas toujours comment fonctionne un État de droit qu’ils n’ont jamais connu, participent aussi à ce jeu dangereux de la corruption à tout va et pour tout, comme le montrent, par exemple, les innombrables fraudes dans les universités, particulièrement en RDC. Sans être conscients qu’ils sapent les fondements d’un État de droit et démocratique qu’ils appellent pourtant de leurs vœux, ils remettent à plus tard le
 
 

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Posté par rwandanews.fr