Le Président Paul Kagame, déclare : « On peut pardonner à ceux qui nous ont fait ce mal, mais on ne peut pas l’effacer. »

Afrique- Rwanda : Paul Kagamé, parlant du Génocide rwandais de 1994, déclare : « On peut pardonner à ceux qui nous ont fait ce mal, mais on ne peut pas l’effacer. »


Dans une interview accordée à ‘’Jeune Afrique’’, le président rwandais Paul Kagamé a abordé avec les journalistes de ce magazine plusieurs sujets allant de l’élection présidentielle qui se profile aux rapports avec son voisin congolais, Joseph Kabila. C’est ainsi que le chef de l’Etat rwandais, abordant la nécessité ou non de tourner la page du génocide seize ans après, déclare sur ‘’Jeune Afrique’’ que : « Cela dépend de ce que vous entendez par là. Nous faisons de notre mieux pour dépasser cette tragédie et nous ne voulons surtout pas être piégés par notre propre passé. Mais si tourner la page signifie oublier le génocide, c’est évidemment exclu, sinon comment faire en sorte qu’il ne se reproduise plus ? On peut pardonner à ceux qui nous ont fait ce mal, mais on ne peut pas l’effacer. » Parlant de l’élection présidentielle du 9 aout prochain, M. Kagamé estime qu’elle devrait être pluraliste du moins « aucune raison pour qu’il en soit différemment. » « Les partis légaux et reconnus ont la possibilité de désigner leurs candidats à travers un processus démocratique, à l’instar de ce qui se fait au sein du FPR, où tout militant peut postuler s’il le souhaite. J’espère donc bien qu’il y aura, le 9 août, plus d’un candidat. Quant à l’élection elle-même, nous la voulons transparente et irréprochable. C’est dans notre intérêt », a ajouté le président Kagamé. Toutefois, le chef de l’Etat rwandais précise « (—) que le processus qui conduit le simple citoyen à pouvoir en définitive briguer la magistrature suprême et qui s’impose à tous, y compris à moi-même, soit respecté. Ce processus oblige tout candidat à répondre positivement à un certain nombre de critères de moralité et de comportement politique, passés et présents, afin que nous n’ayons pas affaire à des criminels déguisés en démocrates. Si Ingabire et Habineza passent ces tests avec succès, pourquoi pas ? Mais une chose est sûre : c’est aux Rwandais qu’il appartiendra d’en décider, pas à l’extérieur. » Il faut relever que victoire Ingabire, des Forces démocratiques unifiées et Frank Habineza, du Democratic Green Party, deux des adversaires de M. Kagamé à l’élection présidentielle du mois d’août, se plaignent de multiples entraves à leurs activités. En outre, le président rwandais a affirmé dans Jeune Afrique’’ qu’ : « Aucun pays au monde n’a connu ce que nous avons vécu ici. Un million de morts, quatre millions de réfugiés, soit la moitié de la population de l’époque. Et, seize ans après, une croissance économique, une qualité de gouvernance, des transformations sociales et une stabilité interne unanimement reconnues. Alors oui : qui, dans ces conditions, est habilité à nous donner des leçons ? »

La série d’attentats à la grenade de février – mars sur Kigali, Le général Kayumba, les rebelles du FLDR, la réconciliation franco- rwandaise, furent aussi, entre autres, abordés au cours de ce long entretien.

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Posté par rwandanews.be