L’Union pour la Méditerranée (UPM), projet cher au président français Nicolas Sarkozy et destiné à créer une dynamique de paix au Proche-Orient, est paralysée par les blocages israélo-palestiniens et risque un report du sommet prévu le 21 novembre à Barcelone. Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, a assuré que Paris travaillait au « maintien » du sommet, tout en soulignant que « les positions israéliennes ne nous aident pas et n’incitent pas les Arabes à venir à la table de l’UPM ». La tenue ou non de ce sommet sera au centre des rencontres, aujourd’hui à Paris, du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, avec son homologue égyptien, Ahmad Aboul Gheit, et l’ancien ministre des Affaires étrangères espagnol Miguel Angel Moratinos, qui reste en charge de la préparation de ce sommet.
Deux ans et demi après son lancement, l’UPM fait toujours l’objet de nombreuses « réticences », selon Denis Bauchard, de l’Institut français des relations internationales. Même s’il permet de porter de l’avant des projets concrets (dépollution, transports, eau, environnement), ce partenariat ambitieux est allé de déconvenues en déconvenues, liées à la crise israélo-palestinienne : offensive israélienne à Gaza, refus des Arabes de rencontrer le nouveau chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman, arraisonnement de la flottille pour Gaza, reprise des constructions dans les territoires occupés. En avril, une simple référence aux « territoires occupés », rejetée par Israël, avait suffi à faire capoter le projet de stratégie pour l’eau sur le pourtour de la Méditerranée. La tension au Sahara occidental, qui envenime encore les relations entre le Maroc et l’Algérie, ne peut que bloquer un peu plus l’UPM.

Déjà la coopération Euromed, qui l’avait précédée, avait été lancée en 1995 à Barcelone pour « accompagner les accords d’Oslo » mais avait dépéri à mesure de l’enlisement du processus de paix, a rappelé Denis Bauchard. « Les mêmes causes produisant les mêmes effets », l’initiative plus ambitieuse de l’UpM subit la même érosion, note cet ancien ambassadeur de France au Moyen-Orient.

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Posté par rwandanews