Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat ivoirien, a raison de dire qu’il faut toujours faire tout selon la loi. Pour n’avoir pas compris ça et pour avoir toujours voulu passer outre la loi, voilà Alassane Ouattara, une fois de plus, en train de se débattre pour desserrer l’étau qui s’est refermé sur lui. Selon des informations de sources concordantes, certains chefs d’Etat qui l’ont soutenu par le biais de la France ont commencé à s’interroger sur la jurisprudence qu’ils sont en train de créer en Côte d’Ivoire. «Et si ça arrive chez nous aussi?». Même certains Occidentaux ont commencé à se poser la question de savoir si la voie choisie par la France et Ouattara est une voie légale. C’est dire qu’on a beau tourner autour du pot, on finit toujours par revenir à la loi.
Comment revenir donc à la loi quand on a fait comme si elle n’a jamais existé dans ce pays ? La question est d’importance et Ouattara et ses tuteurs se la sont posé sans trouver de réponse sérieuse. Ils ont tenté d’abord, au prix de mille et une propositions alléchantes, d’appâter Tia Koné, le président de la Cour suprême de Côte d’Ivoire pour qu’il procède à l’investiture de Dramane Ouattara. Les envoyés de Ouattara, deux députés de l’Ouest Montagneux dont Mabri Toikeusse, n’ont pu avoir gain de cause. Le célèbre magistrat Koné les a envoyés paître. C’est alors que dernièrement, Ouattara lui-même a décidé de jeter son dévolu sur la pauvre Geneviève Touré, membre du Conseil constitutionnel. Ouattara lui propose d’emblée de faire d’elle un haut cadre de son administration. Devant ses hésitations, il lui propose la somme d’1 milliard de FCFA puis 2, 3, 4 et enfin 5 milliards de FCFA. Evidemment, il n’a pas eu non plus gain de cause.
Mais ce qu’on retient surtout de cette attitude de Ouattara, c’est d’abord sa propension à vouloir corrompre tout le monde pour devenir président de la République. Il propose des sommes faramineuses à de hautes personnalités de l’Etat pour que celles-ci se rallient à sa cause : la prise du pouvoir en dehors des règles établies. L’autre élément à retenir et de loin le plus important, c’est qu’il reconnaît après coup que sans l’onction du Conseil constitutionnel ivoirien, on ne saurait être ce qu’on croit être. Sauf qu’il est trop tard pour lui puisque la décision du Conseil est sans appel. Or, sur la base d’éléments de preuve qui ne souffrent aucune contestation, le Conseil, réuni en audience solennelle, a proclamé Laurent Gbagbo vainqueur de l’élection présidentielle.
Et c’est parce qu’ils le savent bien que des ambassadeurs occidentaux résidant à Abidjan menacent certains ministres du gouvernement Aké Ngbo d’expulser leurs enfants qui étudient en Europe. C’est presqu’en chœur que trois ministres concernés ont répondu : «Et alors ? Ce sont des Ivoiriens. Qu’ils rentrent chez eux en Côte d’Ivoire».
Si et seulement si ces Occidentaux pouvaient comprendre que plus ils apportent leur soutien à Ouattara, plus ils le coupent des Ivoiriens et des Africains qui se mobilisent de plus en plus pour une solidarité beaucoup plus agissante…

Abdoulaye Villard Sanogo

http://news.abidjan.net/presse/notrevoie.htm

Posté par rwandanews