La justice allemande a annoncé vendredi son intention de juger pour crimes de guerre et contre l’humanité le chef du mouvement rebelle rwandais hutu FDLR, Ignace Murwanashyaka, et son adjoint Straton Musoni, incarcérés depuis novembre 2009 en Allemagne.

Ces deux responsables des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont formellement accusés d’avoir coordonné des exactions commises entre janvier 2008 et juillet 2009 par les FDLR contre plusieurs centaines de civils, a annoncé le parquet général fédéral lors d’une conférence de presse.

Il s’agit de meurtres, de viols, du pillage et de l’incendie de nombreux villages, et du recrutement de force d’enfants-soldats, a précisé le parquet fédéral, basé à Karlsruhe (ouest).

Les FDLR regroupent plusieurs milliers de rebelles hutu rwandais installés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), région frontalière du Rwanda. Elles sont considérées comme l’un des principaux responsables de l’insécurité dans la région des Grands lacs. Plusieurs membres de ce mouvement sont recherchés par la justice rwandaise pour leur implication présumée dans le génocide des tutsi de 1994.

M. Murwanashyaka, 47 ans, et M. Musoni, 49 ans, ont été arrêtés le 17 novembre 2009 en Allemagne, où tous deux résidaient depuis plusieurs années.

Avant son arrestation, Ignace Murwanashyaka dirigeait les FDLR depuis 2001, année de création du mouvement. Il était visé par des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU depuis novembre 2005. Straton Musoni était son adjoint depuis 2005.

Un rapport d’experts des Nations unies publié en mai 2009 évoquait son implication directe depuis février 2009 dans la coordination des opérations de FDLR et dans le réseau de financement et de soutien international du mouvement.

Ignace Murwanashyaka, qui vit depuis 1989 en Allemagne, a déjà été arrêté puis relâché en 2006 dans ce pays, où il avait alors perdu son statut de réfugié politique.

Leur procès, dont la date doit encore être fixée, est prévu devant le tribunal de Stuttgart (sud-ouest), a précisé le parquet fédéral.

Le 18 août 2010, il avait déjà annoncé le renvoi devant des juges pour génocide d’un autre Rwandais, Onesphore Rwabukombe, ancien maire de Muvumba, incarcéré depuis la fin juillet en Allemagne et accusé d’avoir organisé et coordonné plusieurs massacres de tutsis en 1994.

Le secrétaire exécutif des FDLR, Callixte Mbarushimana, a été arrêté en octobre en France. Début novembre, la justice française a donné son feu vert à sa remise à la Cour pénale internationale (CPI).

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Posté par rwandanews