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Par Rukwavu Laurent

Dans une lettre ouverte rédigée en kinyarwanda, Monsieur Tribert Ayabatwa Rujugiro, déclare qu’il est innocent de l’ horrible accusation de trahison dont il faif l’objet et nous demande soutien et aide.

Un second texte, également en kinyarwanda, écrit par John Williams Ntwali, rapporte le témoignage de Patrick Karegeya. Celui-ci affirme, sur les ondes de la BBC, que lui-même et le Général Kayumba n’ont jamais eu de contact avec Monsieur Rujugiro depuis qu’ils ont cessé leurs fonctions d’Officiels Rwandais.

Un troisième article, en anglais, est publié dans The New Times par le Dr Kayitakirwa, le 26.02.2011, dans l’édition hebdo sur internet. C’est un long texte hallucinant et très inquiétant. Il s’intitule « Alliance avec le Diable, l’Affaire Rujugiro, la Bande des Quatre » (Alliance of Evil, the Case of Rujugiro, Gang of Four).

C’est un modèle de lynchage médiatique. C’est un texte écrit pour tuer. Il est basé sur le témoignage d’un officier FDLR, le génocidaire Ben Bisengimana. Celui-ci affirme avoir rencontré Monsieur Rujugiro en Afrique du Sud, dans le cadre d’une alliance entre Kayumba et ses amis et le haut commandement des FDLR. Rujugiro aurait financé cette organisation criminelle dont le but est d’attaquer le Rwanda.

Le texte est écrit par le Dr Kayitakirwa. Je lui rends honneur d’avoir signé de son nom et, par la-même, d’être responsable de ses écrits. Cette attaque contre Rujugiro soulève néanmoins de sérieuses interrogations.

1. Quelle est la crédibilité du témoin à charge, le génocidaire Ben Bisengimana? Pourquoi faudrait-il croire en ce monsieur plutôt qu’aux affirmations de la lettre ouverte de Rujugiro lui-même ? Monsieur Rujugiro affirme n’avoir jamais rencontré Kayumba et ses amis depuis qu’ils ont quitté le Rwanda. Patrick Karegeya confirme. Et que font nos journaux? Pour ceux-ci, seul compte le témoignage accusateur et mensonger de l’officier FDLR.

2. Que faut-il penser d’un journalisme qui instruit un procès au lieu de nous informer? Les preuves qu’apporte le Dr Kiyitakirwa sont d’une légéreté effrayante. Par exemple que Rujugiro a vu Kayumba et ses amis. Où? A l’Ile Maurice. Quand? En 2009. »The three meet in Mauritius in 2009″. Justement, en 2009, Monsieur Kayumba était un Officiel très respectable et respecté de tout le Rwanda. Voilà pour un journalisme qui se moque de la chronologie. Une autre pièce à conviction portée au dossier de Rujugiro: il paraît que lui et ses « supposés »amis n’aiment que l’argent. »Money to these three is an end ». Tout le papier du Dr Kayitakirwa est pleine d’autant d’inepties, mais point d’nfos à l’horizon.

3.La logique de l’article est diffamatoire et non journalistique. J’ai en mémoire de nombreuses productions sur le Rwanda écrites par des journalistes parisiens ou des experts anversois. Je pense avec sourire au juge Bruguière recueillant avec bienveillance les informations du témoin RUZIBIZA. Ou mieux encore Stephen Smith commentant les « fraudes électorales au Rwanda » depuis Paris. Parce que la fenêtre de l’appartement parisien de Stephen Smith donne directement sur les bureaux de vote de l’hémisphère Sud. Au fait, autre « evidence », Monsieur Rujugiro a-t-il financé le FDLR avec des espèces ou avec transfert Western Union ?

4. L’Etat Rwandais a des institutions, dont la Justice. Il serait souhaitable et sain que Rujugiro et ses avocats intentent une action en justice contre tous ses diffamateurs. S’ils ne le faisaient pas, ce serait un mauvais service rendu au Rwanda et aux Rwandais.

La tempête actuelle des allégations FDLR sur Rujugiro (relayées par des faux juges déguisés en journalistes) devrait nous réveiller. Les conséquences de la rumeur ou de la jalousie doivent être canalisées et réglées par les voies du Droit.

Quand un journal ou une personne privée,avec audience planétaire, sans aucune légitimité et sans aucune preuve, se permet d’accuser et de porter un préjudice innommable à un citoyen rwandais , cela fait peur. C’est du poison.

Les poisons, c’est dans des laboratoires spécialisés, avec du personnel très qualifié. A ne pas mettre entre toutes les mains. Personne n’a le droit d’utiliser son journal pour attenter à l’honneur de quelqu’un. Toute personne, au Rwanda, doit pouvoir vivre en paix et se sentir protégé par l’Etat Rwandais. Cela nous a manqué longtemps auparavant.

A méditer cette sentence de la sagesse judiciaire britannique: « Je préfère laisser en liberté un coupable plutôt que d’enfermer un innocent ». Monsieur Rujugiro est innocent.

J’ai confiance en la Justice de mon pays.

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