(Le Figaro 25/03/2011)

BERLIN — Le procès des chefs rebelles rwandais hutu du FDLR, Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni, pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis en RDCongo s’ouvrira le 4 mai devant le tribunal de Stuttgart, a annoncé jeudi cette juridiction dans un communiqué.

Ignace Murwanashyaka, 47 ans, et son adjoint Straton Musoni, 49 ans, sont accusés d’avoir coordonné des exactions commises en 2008 et 2009 en RDCongo par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) contre des centaines de civils, avait annoncé en décembre le parquet fédéral allemand.

Il s’agit de meurtres, de viols, du pillage et de l’incendie de nombreux villages, du recrutement de force d’enfants soldats et de l’utilisation de civils comme « boucliers » contre des attaques dans l’est de la RDCongo.

Le parquet fédéral allemand les accuse d’être responsables de 26 crimes contre l’humanité et 39 crimes de guerre commis par les miliciens sous leurs ordres entre janvier 2008 et le 17 novembre 2009.

« Plus de 200 personnes sont mortes et de nombreuses femmes ont été violées », avait indiqué le procureur général Gerhard Vater.

Vingt audiences ont été programmées jusqu’à fin juillet mais le tribunal de Stuttgart a déjà prévu que le procès durera au-delà de cette date.

Les FDLR regroupent quelque 6.000 rebelles hutu rwandais dans l’est de la RDCongo, région frontalière du Rwanda. Elles sont considérées comme l’un des principaux responsables de l’insécurité dans la région des Grands lacs. Plusieurs de leurs membres sont recherchés par la justice rwandaise pour leur implication présumée dans le génocide des Tutsi de 1994.

Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni ont été arrêtés le 17 novembre 2009 en Allemagne, où ils résidaient de longue date. Ils sont depuis en détention provisoire.

M. Murwanashyaka avait déjà été arrêté puis relâché en Allemagne en 2006 faute d’éléments suffisants. La justice allemande exigeait des témoignages directs.

Ignace Murwanashyaka, qui dirigeait les FDLR depuis fin 2001, année de création du mouvement, était visé depuis novembre 2005 par des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies (gel de ses avoirs, interdiction de voyager…), et Musoni le secondait depuis juin 2004, avait indiqué le parquet fédéral allemand en décembre.

Le procès pour génocide d’un autre Rwandais, Onesphore Rwabukombe, ancien maire de Muvumba, s’est ouvert le 18 janvier à Francfort (ouest), où il est toujours en cours. C’est la première fois qu’un tribunal allemand juge une affaire touchant au génocide au Rwanda, qui selon l’ONU a fait 800.000 morts parmi les tutsi et les hutu modérés.

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