[En direct] Elections sous tension en RDC

Plus de 32 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes pour élire leur président et leurs députés. Le scrutin se déroule sous tension. Au moins trois personnes ont été tuées lors de l’attaque d’un bureau de vote à Lubumbashi.

18H11 : Les opérations de vote ont été prolongées dans de nombreux bureaux de vote de Lubumbashi selon notre envoyé spéciale

17H30: Le dépouillement a commencé dans certains bureaux de vote de Kinshasa. Les opérations se déroulent dans le calme.

17H05: Des bureaux de vote ont commencé à fermer dans l’Est du pays et dans la capitale Kinshasa.

16H52 : L’opposant Etienne Tshisekedi a finalement pu voter dans un autre bureau électoral de Kinshasa à la dernière minute avant la clôture du scrutin présidentiel et législatif à 16H00 GMT

16H50: Les élections en RDC sont suivies de très près par la diaspora congolaise en Europe : notre rédaction a d’ailleurs reçu de nombreux appels de Congolais inquiets des informations qui leur parviennent du pays.

16H42: A Bukavu dans le sud Kivu, la fermeture de certains bureaux de vote a été repoussée pour permettre aux électeurs d’accomplir leur devoir citoyen. Les bureaux de vote de cette ville avaient ouvert ce matin avec un grand retard.

16H31: Les rumeurs les plus folles -alimentées par les partisans des différents protagonistes-circulent en ce moment à Kinshasa.

16H04 : L’opposant Etienne Tsishekedi principal challenger du président sortant a été empêché de voter par la police selon l’Agence France Presse.

16H00: Les bureaux doivent officiellement fermer maintenant.

15H10: La confusion persiste dans plusieurs bureaux de vote de Kinshasa.

14H20: De nombreux bureaux de vote n’ont pas toujours ouvert en banlieue de Kinshasa faute de matériel electoral. Il s’agit de Massina et de Kenya.

13H57 : En raison des troubles, les opérations de vote ont été arrêtées dans certains bureaux de Kananga qui ont été fermés.

13H25: L’attaque de Lubumbashi a été revendiquée auprès des agences de presse par un ex « gendarme katangais », des indépendantistes du Katanga.

13H12: Moise Katumbi le gouverneur du Katanga affirme à l’agence Reuters que la situation est sous contrôle.

13H08: La France « déplore vivement les incidents graves et les violences »

12H45: La tension augmente. Deux policiers et une électrice ont été tués à Lubumbashi dans l’attaque d’un bureau de vote.

12H00: Des tirs continuent à Lubumbashi. On n’ignore la provenance et la raison.

11H30: L’ombre de la fraude plane sur le scrutin.

10h55 : Le correspondant de BBC Afrique à Lubumbashi signale des tirs d’armes automatiques dans le centre-ville.

10H32: Des bureaux de vote ont été incendiés, des bulletins volés, d’autres déjà mis dans des urnes avant l’ouverture du scrutin dans la ville de Kananga (Centre), fief de l’opposant Etienne Tshisekedi selon les Nations unies.

9H59: Selon des sources sécuritaires, des hommes armés ont attaqué tôt ce matin des véhicules chargés de matériel électoral à Lubumbashi, dans le sud-est du pays, avant d’être mis en fuite par la police. L’attaque s’est déroulée vers 03H00 (01H00 GMT) contre un convoi de huit jeeps, conduites par la police.

9h10: Contrairement au scrutin de 2006, les électeurs ne semblent pas se mobiliser.

8H27: Les bulletins de vote manquent dans de nombreux bureaux de vote. C’est le cas du Lycée de Matonge à Kinshasa.

8H01: L’ombre de la fraude plane sur le scrutin.

7H25: Les électeurs peinent à trouver leurs noms sur les listes électorales . Les listes électorales auraient dû être affichées depuis un mois, mais elles l’ont été seulement ces derniers jours.

6H47 :Selon nos envoyés spéciaux, l’organisation est chaotique à l’intérieur du pays.

6H10: De nombreux bureaux de vote à Kinshasa n’ont pas encore ouvert. Un retard du notamment à l’absence de matériel électoral qui devait être distribué par la Commission électoral indépendante.

6h05: A Kinshasa les électeurs attendent sous la pluie.

5H50: 64 millions de bulletins de vote ont été imprimés en Afrique du Sud. Le plus grand bulletin pour les législatives est un journal de 56 pages recto-verso de format A3, utilisé dans l’une des quatre circonscriptions de Kinshasa. »On est des centaines devant le bureau 17803. Pas d’urnes, pas de bulletins, pas d’isoloir », affirme à l’Agence France Presse l’un deux, visiblement remonté.

5H47:L’Union européenne a déployé 146 observateurs. Le Centre Carter, ONG de promotion de la paix de l’ex-président américain Jimmy Carter, en dispose de 60. L’ONU n’en a pas prévu. La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a déployé 280 observateurs. L’ONG des droits de l’Homme Voix des sans Voix évoque la mobilisation de 401 observateurs, et l’épiscopat congolais de 30.000.

5H20:Les urnes ont été fabriquées en Chine. Elles sont au total 186.000 et  font 1 m de haut et ressemblent à des grandes poubelles.

5H17: Quelque 62.000 bureaux de vote étaient prévus au départ mais la Céni a porté ce nombre à 63.865, pour « rapprocher » les bureaux de la population d’un pays vaste comme près de quatre fois la France.

5H00:Plus de 32 millions d’électeurs sont attendus au urnes pour les élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo. Les deux scrutins sont à un tour.Les bureaux de vote seront ouverts de 04H00 GMT à 15H00 GMT.

4H37:A Mbuji Mayi, la capitale du Kasaï Oriental (centre) et fief du dirigeant d’opposition Etienne Tshisekedi, certains électeurs s’impatientent.

4H35:A Kinshasa, quelques électeurs patientent déjà devant les bureaux de vote.

4H00:Les premiers bureaux ont ouvert dans l’est du pays. En raison d’un décalage horaire, les bureaux de vote n’ouvriront dans la capitale Kinshasa et dans les régions de l’ouest qu’à 05H00.

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Tous les Congolais espèrent le changement

Jusqu’en dernière minute, cette deuxième élection démocratique au Congo a suscité le doute, voire la suspicion et bien rares étaient ceux qui croyaient que les échéances pourraient être respectées. Grâce à l’appui des voisins africains qui, à leur manière, ont soutenu la démocratie et la stabilité au Congo et fourni des moyens additionnels, le pari a pu être tenu, in extremis. Mais cet exercice que la dimension du pays rend toujours hors norme est bien plus que le choix d’un nom sur un bulletin. Quels que soient les interlocuteurs, tous les Congolais expriment le même message : ils espèrent que le futur président –qu’il s’agisse du sortant ou de l’un de ses rivaux- leur apporte le changement. Que l’élu prenne enfin le seul rendez vous qui compte, celui du social. Certes, il y a eu des routes et des ponts, des immeubles neufs ;il  y a encore des projets de reconstruction, des promesses d’investissements, de nouveaux amis qui défilent. Sans aucun doute, au cours des cinq dernières années, le Congo s’est réveillé, l’éléphant s’est remis sur pied. Mais où sont passées les plus values minières, les dividendes de l’effacement de la dette, qui donc a bénéficié de l’accroissement du budget de l’ Etat ? Les Congolais doivent toujours payer pour aller à l’école, pour se soigner, l’arbitraire les guette, les taxes hypothèquent la moindre initiative. Dans certains quartiers, les « kulunas » ou bandits dotés de machettes, sèment la terreur. Le régime sortant a beau souligner les progrès déjà accomplis, il faut savoir que c’est au moment où le couvercle se désserre un peu qu’il risque de sauter. Le désespoir social qui accable la population est d’autant plus explosif qu’il se nourrit d’inégalités nouvelles, de l’arrogance de nouveaux riches qui ne le cèdent en rien aux mobutistes d’hier.

Tous les candidats ont circulé dans le Congo profond. Puissent ils avoir entendu le cri de leur peuple.

http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2011/11/28/tous-les-congolais-esperent-le-changement/

Dans la fourmilière de Kinshasa

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Dès l’aube, Kinshasa a des allures de fourmilière. Si les véhicules se font rares la population, elle, court d’une école à l’autre, carte d’électeur en mains, à la recherche de son bureau de vote. Claude, avant 7 heures du matin, se trouve déjà à Barumbu, dans la cour de l’ISTA, un établissement technique supérieur où il a conquis son diplôme d’ingénieur, mais sans trouver par la suite d’autre travail que chauffeur de taxi. Dans le préau, les gens se bousculent, essaient de déchiffrer leur nom sur les listes affichées. Claude ne s’y retrouve pas, envoie un SMS à la commission électorale indépendante mais le réseau est saturé. Alors que la pluie menace, la colère gronde. Des gens viennent de Stella, l’autre école du quartier, d’autres de « Bergerie » un centre de vote indiqué sur leur carte d’électeur, mais qui n’existe pas…Une maman enregistrée à Kikwit supplie qu’on la laisse voter ici. A 8 heures du matin déjà, deux observateurs se présentant comme membres du parti de Tshisekedi nous apostrophent,  exigeant que, vu le désordre, tout soit annulé et ils nous promettent des troubles pour l’après midi.

Dans les quartiers populaires, au nord de la ville. l’atmosphère est bien différente. L’école Marie Auxiliaire de Macina a transformé toutes ses salles de classe en bureaux de vote. Ici,  des tables ont été renversées pour faire office d’isoloir, ailleurs les électeurs sont protégés par des parois de carton. Le président et les assesseurs expliquent qu’ils ont passé la nuit dans l’école, non loin du local fermé à clé où les bulletins de vote avaient été déposés dans la soirée. Les cinq témoins issus des partis politiques sont arrivés à 5heures 30, les observateurs étaient déjà là. Tous, calés sur des bancs d’écolier, sans boire ni  manger, regardent attentivement les électeurs qui se débattent avec les bulletins. Si deux minutes en moyenne suffisent pour choisir le futur président et glisser un mince feuillet dans une urne au couvercle bleu, en revanche, pour les législatives, certains mettent un quart d’heure pour déplier et consulter un bulletin présentant 1800 candidats, aussi épais que l’édition du week end de votre quotidien. Maman Thérèse, toute ridée et qui avance à petits pas, a bien préparé son affaire : sur un minuscule papier, qu’elle dissimule soigneusement aux regards, elle a noté deux numéros, celui de « son » président et celui de « son » député. Les gens s’écartent poliment pour la laisser passer, et en sortant, levant les bras au ciel, elle pousse un cri de joie. « C’est cela le pouvoir du peuple » commente Claude « les gens sont contents de pouvoir choisir leurs dirigeants, ils sont persuadés que cela va changer quelque chose ».

A Limete, fief de Tshisekedi, tout est calme.  Les bureaux s’alignent dans les salles de classe de l’institut Masamba, les gens font la file dans un brouhaha joyeux. André Lokota, l’un des assesseurs, pense qu’avant 17 heures tout sera terminé, car il n’y a pas plus de 350 électeurs par bureau. C’est alors que commencera le dépouillement, et les résultats seront affichés sur le champ.

A quelques mètres de là, dans un petit « nganda » (café) ceint de tôles  ondulées, il y a de la rumba dans l’air. Il est 10 heures du matin, mais déjà la bière circule ainsi que quelques joints à l’odeur trop forte. Des  garçons  dansent en se déhanchant, nous font le signe V qui indique l’inéluctable victoire du chiffre 11, celui de leur champion, Tshisekedi. La soirée s’annonce chaude.

Soudain, des trombes d’eau s’abattent sur la ville ; à la Gombe, Kabila qui est accompagné de ses enfants ainsi quede quelques notables se fait  doucher ; la cour de l’ISTA, ou Claude est revenu, s’est transformée en mare et pour rejoindre les bureaux de vote, il faut remonter pagne et pantalon. Mais pour le reste tout est rentré dans l’ordre, les listes des électeurs sont arrivées et ceux qui ne s’y retrouvent pas peuvent se présenter en suivant l’ordre alphabétique. C’est le pragmatisme qui prévaut : « tout le monde votera », avait dit le pasteur Mulunda et ses équipes, avec patience, tiennent parole.

Ce calme, cette  impression générale de sérénité, confirmée par des observateurs de l’Union africaine, ne doivent cependant pas faire illusion : dans Kinshasa capitale mondiale de la rumeur et de la méfiance, tout peut encore basculer. D’ailleurs dans l’après midi le téléphone commence à chauffer : ici des assesseurs ont été surpris alors qu’ils transportaient sans escorte du matériel électoral, là des individus auraient  été battus à mort alors qu’ils distribuaient des billets de dix dollars en faveur d’un candidat, au Kasaï, à Tchikapa et Kananga des troubles auraient éclaté, une fusillade a semé la panique à Lubumbashi…

Mais surtout, comment se départir de l’impression que la course engagée par deux poids lourds n’est pas terminée ? La seule question porte sur le moment de la collision. Elle pourrait  survenir dès l’annonce des premiers résultats.

Posté par rwandanews