Au moment où environ 3.000 jeunes se rassemblaient hier samedi à Kigali pour une grande marche à destination du Grand Stade Amahoro situé dans la banlieue de la capitale Kigali, pour « rendre hommage » aux victimes du génocide perpétré en 1994 contre la communauté tutsie de ce petit pays d’Afrique de l’Est ou Australe, au Sénégal, cette journée se célébrait à la place du Souvenir de Dakar.
En effet, Son Excellence, M. Gérard Ntwari, Ambassadeur du Rwanda au Sénégal, entouré de ses proches collaborateurs Mmes Athéna et Makéba, se sont inclinés devant la mémoire des nombreuses victimes de ce génocide.
En effet, le 7 avril marque une des journées les plus profondément tragiques dans la marche de ce pays frère. C’est en ce jour, il y a 18 ans, que les horreurs du génocide ont commencé au Rwanda ». Ainsi, pour que plus jamais, cette folie meurtrière ne s’abatte plus dans ce beau pays du thé, des collines et des montagnes, M. Ntwari et ses invités (Cercle des Amis du Rwanda) ont planché sur le thème : « Journée commémorative du Génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda : Des leçons de notre histoire, construisons notre travail ». 18 ans déjà ! Ce triste anniversaire étant une occasion importante pour réfléchir sur les causes du génocide et sur les enseignements qu’il faut en tirer pour réformer le système international afin d’empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent, les conférenciers sont longuement revenus sur le sujet.
L’ancienne directrice du Cesti Mme Eugénie Rokhaya Aw et un représentant de l’Onu ont prononcé des mots forts à cette occasion.
Pour rappel, « le génocide au Rwanda eut lieu du 6 avril au 4 juillet 1994 au Rwanda, un pays d’Afrique de l’Est. Il fut commis dans le cadre d’une guerre civile opposant le gouvernement rwandais, constitué de Hutu (voir Hutu Power), au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités d’être essentiellement « tutsi ». Le 1er octobre 1990, des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR décidèrent de revenir au pays à partir de l’Ouganda, et de prendre le pouvoir par les armes. En réponse, les autorités rwandaises menèrent une double stratégie : se défendre avec l’armée contre l’agression militaire du FPR et « liquider » tous les Tutsis de l’intérieur du Rwanda. Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile au profit du FPR mais atteignirent en revanche leur objectif génocidaire contre les Tutsis.
L’ONU estime que plus de 800 000 de Rwandais, en majorité Tutsis, ont trouvé la mort durant ces trois mois[1]. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur en termes de nombre de morts par jour. Mais il convient de souligner qu’un génocide n’est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critères définis à l’époque par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l’ONU. Cette convention définit qu’un génocide est commis dans l’intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel.
La discrimination rwandaise entre Hutus et Tutsis, qui a atteint un point culminant en 1994, s’est construite dans un processus historique complexe entre la réalité de la population du Rwanda et la façon dont les colonisateurs d’une part, et les divers Rwandais d’autre part, l’ont perçue et expliquée. Dans cette Histoire du Rwanda se sont surajoutés de façon déterminante les avantages politiques successifs que ces divers acteurs ont cru pouvoir tirer de cette discrimination, de 1894 (date des premiers contacts entre des Européens et le roi issu des Tutsi du Rwanda) à 1962 (date de l’indépendance du Rwanda), puis jusqu’en 1994 (période dominée par des Républiques dites hutu) ».
A la fin de cette cérémonie animée de main de maître par notre compatriote Pape Faye, artiste, un registre d’or a été présenté aux différents invités pour qu’ils y gravent leurs témoignages. Et un sympathique cocktail sur le perron de la place du Souvenir, en face de la mer, là où la péninsule du Cap vert pointe son nez sur la côté occidentale d’Afrique, a mis fin à la rencontre qui a réuni beaucoup de ressortissants rwandais à Dakar et leurs amis du Sénégal.
Nous reviendrons plus amplement sur ce sujet dès que nous serons en possession des différentes allocutions qui y ont été prononcées comme promis par les organisateurs.
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Posté par rwandaises.com