Le Rwanda résiste aux pressions internationales
« L’aide étrangère est un poison, nous devons apprendre à nous en passer… » déclarait récemment le président Paul Kagame, anticipant sur les mesures de suspension décidées par plusieurs bailleurs importants. Faisant de nécessité vertu, les autorités rwandaises ont lancé, depuis août dernier, un fonds de solidarité « agaciro » (dignité) alimenté par les contributions volontaires de ses citoyens. La contribution de la diaspora a également été sollicitée et le week end dernier, le fonds a été lancé en Belgique par l’ambassade du Rwanda.
« L’aide étrangère est un poison, nous devons apprendre à nous en passer… » déclarait récemment le président Paul Kagame, anticipant sur les mesures de suspension décidées par plusieurs bailleurs importants. Faisant de nécessité vertu, les autorités rwandaises ont lancé, depuis août dernier, un fonds de solidarité « agaciro » (dignité) alimenté par les contributions volontaires de ses citoyens. La contribution de la diaspora a également été sollicitée et le week end dernier, le fonds a été lancé en Belgique par l’ambassade du Rwanda.
C’est en août 2011 déjà qu’avait été lancée l’idée de réduire la dépendance du pays par rapport à l’aide extérieure.
Cette dernière demeure en effet très importante : depuis le génocide de 1994, le Rwanda avait pratiquement été placé sous perfusion, près de la moitié de son budget étant assuré par l’aide internationale.
Jusqu’à présent, présentant le Rwanda comme un modèle de bonne gestion, les bailleurs s’étaient félicité des progrès spectaculaires réalisés par l’un des seuls pays d’Afrique en passe d’atteindre d’ici 2020 les « Objectifs du Millénaire » en termes de santé, d’éducation, d’accès au logement…
Cette dernière demeure en effet très importante : depuis le génocide de 1994, le Rwanda avait pratiquement été placé sous perfusion, près de la moitié de son budget étant assuré par l’aide internationale.
Jusqu’à présent, présentant le Rwanda comme un modèle de bonne gestion, les bailleurs s’étaient félicité des progrès spectaculaires réalisés par l’un des seuls pays d’Afrique en passe d’atteindre d’ici 2020 les « Objectifs du Millénaire » en termes de santé, d’éducation, d’accès au logement…
Cette image de « bon élève » s’est subitement altérée l’été dernier, depuis qu’un rapport d’experts des Nations unies, confirmé par Human Rights Watch et de nombreux témoignages indépendants, a accusé le Rwanda de soutenir, en hommes et en armement, la rébellion militaire du M23 au Nord Kivu. Unanimement récusés sur le plan international et dénoncés par Kinshasa comme des « hommes de main » du Rwanda, ces mutins sont accusés de nombreuses violations des droits de l’homme et ont mis en place une administration parallèle. Passant outre aux dénégations de Kigali, plusieurs bailleurs traditionnels –l’Allemagne, les Pays Bas, la Suède- ont suspendu leur aide au Rwanda tandis que les Etats Unis se limitaient à réduire leur aide militaire et que les Britanniques revenaient sur leur décision.
Le 25 septembre cependant, l’Union européenne a décidé de bloquer tout nouveau projet tandis que de fortes pressions étaient exercées sur la Banque Mondiale qui doit examiner en octobre un programme d’aide budgétaire de 100 millions d’euros. D’ici fin octobre, le comité des sanctions de l’ONU devrait prononcer son verdict d’après le rapport final des experts et Didier Reynders, jusqu’à présent opposé aux mesures financières, pourrait être obligé de revoir sa position en conséquence.
Même si l’étau du désaveu international se resserre, le Rwanda n’est pas prêt à céder aux pressions et John Rwangombwa, le ministre de l’économie, espère récolter 100 millions de dollars afin de pouvoir lever trois fois cette somme sur le marché des capitaux. A ce stade, le site « Agaciro.org » a collecté 22 millions d’euros, destinés entre autres à des projets d’électrification des zones rurales. Le Rwanda compte aussi sur les contributions de la diaspora qui, l’an dernier, avait transféré 230 millions de dollars.
20 septembre 2012
Posted by rwandaises.com