feuille de bananier rwanda braeckman

p. 242 Pierre Péan expert du Rwanda qui n’y a jamais mis les pieds, cite Colette Braeckman, journaliste belge et  guide touristique de luxe au Kivu à ses heures perdues:

*

« Dans Le Soir daté des 6 et 7 octobre 1990, Colette Braeckman écrivait:

Apparemment, cependant, à l’échelle africaine en tout cas, le Rwanda est longtemps apparu comme un modèle où la Belgique innova d’ailleurs un système de cogestion et de coopération, compte tenu du sérieux de ses partenaires…Routes impeccablement entretenues, maisons couvertes de toits de tuiles ou de tôles, dispersées sur les collines, réseau téléphonique efficace, banques, coopératives et caisses d’épargne, densité exceptionnelle d’organisations non-gouvernementales, le petit Rwanda apparaissait tout entier tourné vers un objectif exclusif: le développement. Mais l’effort de ces paysans opiniâtres cachés derrière leurs bananiers était annulé au fil des années par la croissance de la population…alors que voici deux ans le pays avait fièrement proclamé son autosuffisance alimentaire, une famine est survenue l’an dernier, d’abord niée par les autorités puis finalement très meurtrière. »

*On note la lucidité et la finesse d’analyse. Le modèle de cogestion belge (et ségrégationniste)  chanté par Braeckman conduira moins de 4 ans plus tard à l’un des pires génocides de l’histoire.  Dont les exécutants furent aussi ces « paysans opiniâtres cachés derrière leurs bananiers » brossés par l’iconographie néo-coloniale de la journaliste d’outre-Quiévrain.

nanojv.wordpress.com/2013/05/14/carnages-pean-braeckman/

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