L’ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, élue secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en octobre dernier, a officiellement pris ses fonctions le 3 janvier à l’issue d’une cérémonie de passation. Elle succède à la Canadienne Michaëlle Jean.

La nouvelle secrétaire générale de l’organisation a été investie pour quatre ans lors d’une cérémonie de passation – à laquelle la presse n’était pas conviée -, en compagnie de la sortante, la Canadienne Michaëlle Jean, au siège parisien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), avenue Bosquet.

« Nous travaillerons dans un esprit de solidarité et de dialogue permanent afin de répondre efficacement aux priorités de nos chefs d’État et de gouvernement », a déclaré Louise Mushikiwabo, citée dans un bref communiqué de l’OIF. « Je suis impatiente de mettre mon expérience et ma volonté au service de notre Francophonie », a-t-elle ajouté.

L’ancienne ministre des Affaires étrangères, poste qu’elle a occupé pendant près de neuf ans, a été élue le 12 octobre lors du sommet de la Francophonie à Erevan. Sa candidature avait reçu le soutien du président français Emmanuel Macron à l’Élysée lors de la visite de Paul Kagame le 23 mai dernier. Au soutien de la France, premier bailleur de fonds de l’OIF, était venu s’ajouter celui de l’Union africaine, présidée par le chef d’État rwandais, lors du sommet de l’organisation en juillet.

Ce double soutien avait eu raison des critiques qu’avaient suscitées la candidature du Rwanda. Une heure avait suffi aux chefs d’État et de gouvernement lors du huis clos d’Erevan, pour acter la désignation de Louise Mushikiwabo qui avait bénéficié la veille du ralliement du Canada et du Québec, qui soutenaient jusqu’alors Michaëlle Jean. Les détracteurs de la candidature de l’ancienne chef de la diplomatie rwandaise pointaient notamment le fait que le français a été remplacé par l’anglais en tant que langue d’enseignement à l’école à l’issue d’une réforme en 2008, et ciblaient le bilan en matière des droits de l’Homme du pays.

« Donner une nouvelle impulsion à l’OIF »

Dans un communiqué, la France s’est déclarée « convaincue » que Louise Mushikiwabo « saura donner une nouvelle impulsion à l’OIF, acteur important de la diffusion de la langue française et des valeurs francophones en faveur de la paix, de la démocratie, des droits de l’Homme et de l’égalité entre les femmes et les hommes ».

« L’OIF se trouve à une période charnière et la France souhaite l’accompagner dans ses transformations à venir », poursuit un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

« Alors que le nombre de francophones augmentera fortement dans les années à venir, l’OIF aura pour défi de renforcer la place de la langue française comme langue majeure d’échanges et de communication et de lui donner un nouvel élan comme langue des affaires », estime le ministère.

« La Francophonie doit faire droit à toutes les langues que la mondialisation fragilise ou isole, et favoriser les échanges interculturels et le multilinguisme », poursuit le texte, se faisant l’écho de la politique du président français Emmanuel Macron, favorable à une défense du français sans l’opposer aux autres langues.

Louise Mushikiwabo devient la quatrième secrétaire générale de la Francophonie, après Michaëlle Jean (2015-2018), le Sénégalais Abdou Diouf (2003-2014) et l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali (1997-2002)

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Posté le 03/01/2019 par rwandaises.com