Le Président français Emmanuel Macron a nommé ce 17 octobre 2019 les quinze membres de la Commission française chargée d’étudier le rôle qu’ont joué certaines personnalités publiques françaises dans la préparation et l’organisation du génocide contre les Batutsi du Rwanda de 1994.

Il accompli ainsi la promesse faite à IBUKA-France alors qu’il recevait le 5 avril dernier l’équipe dirigeante de cette ONG de protection des droits des rescapés du génocide contre les Batutsi de 1994.

Ladite Commission est la seule habilitée à entrer dans les archives nationales classées Secret d’Etat français et relatives à la période 1990-1994 aux temps forts de la Coopération militaire franco-rwandaise. Elle sera dirigée par le Prof Vincent Duclert, chercheur et dirigeant à une certaine période de CESPRA/Centre d’Etudes Sociologies et Politiques Raymond Aaron dependant du CNRS-EHESS/ Centre National de la Recherche Scientifique-Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris).

Tous les quinze membres de ladite Commission sont des professeurs émérites, des chercheurs historiens et juristes.

Une certaine opinion critique la composition de cette Commission
Cette opinion souhaiterait voir des experts historiens et autres rwandais faire partie de la Commission. Cependant tout le monde s’accorde à dire que cette composition en soi est correcte. Et l’on oublie que la dite Commission est nationale française, qu’elle est le souhait d’un Chef d’Etat français.

« Les experts rwandais ne sont pas écartés. Nous ferons recours à leur collaboration en temps opportun », a dit Duclert qui promet de tout faire pour publier le rapport de la Commission en Avril 2021.

L’écrivaine rwandaise Yolande Mukagasana à côté de la plaque

Interrogée par Igihe, l’écrivaine Yolande Mukagasana trouve biaisé le choix d’Emmanuel Macron quant à la composition purement française de la Commission. Elle oublie que le but visé par la Commission est de faire en sorte que les relations franco rwandaises repartent sur de nouvelles bases sans toutefois salir la réputation de la République. Pour cela, il faut des personnalités intellectuelles nationales françaises qui sauront dire des fautes graves de manière exquise et distinguée.

L’écrivaine croit que le but de la mission est la recherche de la vérité et pense qu’il faut lutter pour que des experts historiens et juristes fassent partie de la Commission. Elle oublie que le rapport de la Commission nationale rwandaise ne pouvait pas tolérer un étranger en son sein.

« Je suis très pessimiste quant à la consistance des résultats de cette recherche. Je sais la lutte que j’ai menée contre la France officielle àce sujet durant 25 ans. Et la lutte, je la continue même de nos jours », a dit Yolande qui pense que les intérêts des Etats doivent nécessairement toujours épouser les aspirations et attentes des citoyens.

Redigé par IGIHE Le 21 octobre 2019