Soixante chercheurs, journalistes et historiens spécialistes du Rwanda ont adressé une lettre ouverte aux rectorats de quatre universités belges pour protester contre l’intervention de la journaliste canadienne Judi Rever à une série de conférences entre le 9 et le 12 octobre. Auteure du livre « In Praise of Blood », dans lequel la journaliste insinue la thèse controversée du double génocide, Judi Rever est accusée de négationnisme.

Les signataires de la lettre ouverte se disent « choqués que de grandes universités européennes aient choisi de donner une plateforme à l’auteure d’un livre qui diffuse les arguments utilisés dans une campagne de négation de 25 ans sans fournir le genre de débat que cette question nécessite ».

Dans ce courrier adressé aux recteurs de l’Université catholique de Louvain, de l’Université d’Anvers et de la VUB de Bruxelles ainsi qu’au directeur dʼArtevelde Hogeschool de Gand, qui accueillent ces conférences, les signataires accusent ces établissements d’offrir une plateforme, sans « débat contradictoire digne de ce nom », à Judi Rever, une journaliste canadienne explicitement accusée d’être une « négationniste du génocide de 1994 contre les Batutsi du Rwanda ».

Parmi les soutiens de ce courrier on retrouve certains des principaux spécialistes de la question, comme les historiens Stéphane Audoin Rouzeau et Hélène Dumas, le journaliste Jean-François Dupaquier mais aussi le général canadien Roméo Dallaire, commandant de la Minuar – la mission de maintien de la paix onusienne au Rwanda pendant le génocide. …….https://www.jeuneafrique.com

10 octobre 2019 à 18h22 | Par Romain Gras