Depuis l’élection de Tshisekedi à la magistrature suprême de la République Démocratique du Congo, les relations avec le Rwanda se sont sensiblement améliorées.

Il entretient avec son homologue Rwandais Kagame des relations cordiales. Et d’ailleurs, ils se donnent du « bonjour mon frère ». N’en déplaise aux jaloux !

Car les deux Chefs d’Etats ont une haute idée de la nécessité du développement économique de leurs pays, seul gage de sécurité et de bien-être des populations respectives.

Et ils ont décidé d’œuvrer dans les domaines de l’économie, du développement et de la sécurité.

Les rencontres entre eux se sont multipliées, leurs ministres sectoriels, les chefs d’états-majors des deux armées, les responsables des services de renseignements également.

Ils ont tous, chacun en ce qui le concerne, reçu des feuilles de route à mettre en œuvre sans attendre. Raison pour laquelle on s’est habitué vite aux navettes entre Kinshasa et Kigali. Cela fait désormais parties du décor.

C’est ainsi qu’on a vu se débloquer le dossier de Rwandair qui a pu ouvrir ses vols vers Kinshasa puis Lubumbashi et Goma. Ce qui soulage beaucoup les commerçants congolais qui se rendent à Dubaï et en Chine principalement et même ailleurs.

Après avoir proclamé l’état d’urgence dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri, Tshisekedi a séjourné longuement à Goma depuis samedi 12 juin 2021.

C’était dans un contexte marqué par l’éruption volcanique qui a vu la population se déplacer vers Sake pour les uns et pour les autres vers Rubavu au Rwanda. Ils avaient apprécié l’accueil et l’hospitalité et la prise e charge au Rwanda.

Et le 25 juin, Tshisekedi s’était rendu à Rubavu où il avait rendez-vous avec Kagame et le lendemain ce dernier se rendait à Goma.

Ensemble, ils ont pu s’enquérir des dégâts causés par l’éruption volcanique et les secousses sismiques.

C’est là que Kagame a fait la promesse d’un village moderne en faveur des sinistrés du Nyiragongo. Lequel village comportera aussi un complexe d’écoles primaire et secondaire, un hôpital et des champs tout autour.

Son inauguration est prévue pour le 4 juillet 2022.

Par la même occasion, trois accords ont été signé. Le premier portant sur la promotion et la protection des investissements. Le deuxième, une convention pour éviter la double imposition et l’évasion fiscale.

Et enfin, une « joint-venture » entre deux sociétés, la congolaise Aurifère du Kivu et du Maniema (Sakima SA) et la rwandaise Dither Ltd pour l’exploitation et le raffinage de l’or.

Ce qui permettra d’en assurer la traçabilité, contrôler la chaine des valeurs à partir de l’extraction par la société congolaise et le raffinage par la rwandaise.

C’est une manière aussi, d’assécher les sources de revenus de la kyrielle de milices et groupes armées qui s’alimentent à partir de la contre bande des matières premières. Sans oublier les circuits des ramifications extérieurs.

Il y a également l’exploitation commune du gaz méthane du lac Kivu ainsi que le barrage de la Rusizi.

C’est là que Tshisekedi a déclaré lors de la conférence de presse conjointe : « nous avons perdu tant d’années en nous regardant sans agir. Nous ne sommes qu’au commencement, nous allons continuer à élargir nos actions ».

Et le Président Kagame de renchérir : « le Président Tshisekedi et moi-même convenons que l’absence de paix et de stabilité ne soit pas une situation permanente dans nos deux pays. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous habituer à cette situation ».

Pour mémoire, il existe une méfiance entre les deux pays liée aux guerres en RDC. Certaines dues à la présence des forces négatives « génocidaires », d’autres alimentées par des milices entretenues de l’intérieur.

Mais Tshisekedi désire ardemment dépasser les intrigues de la politique politicienne et affronter les réalités socio-économiques des congolais.

On sait que dans ce pays, beaucoup des jeunes qui rejoignent les groupes armés ne le font pas pour des raisons idéologiques mais plutôt économiques et accéder à un certain statut social.

Les deux Chefs d’Etats souhaitent une relation confiante et même un partenariat ambitieux au-delà des blessures qui ne manquent pas de surgir çà et là.

Ils veulent conserver et raffermir ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les divergences.

Mais cette relation cordiale agace les pêcheurs en eaux troubles. Et ils multiplient les initiatives de zizanie en diffusant les théories de complots les une plus farfelues que les autres : ici la balkanisation, ailleurs l’infiltration.

Qui n’a pas été choqué par les propos irréfléchis et irresponsables du Cardinal Ambongo qui demandait « aux responsables de pays voisins d’arrêter de déverser leurs populations au Congo ».

Cet instrumentalisation répond, lui aussi, à un agenda politique. Ce qui explique certaines postures politiques en RDC.

La question sécuritaire reste primordiale dans les relations entre nos deux pays. Mutualiser les efforts ne signifie pas des opérations militaires uniquement.

Mais des projets d’intérêt commun pour assurer le bien-être de la population et lui offrir une vie descente.

Il existe au niveau sécuritaire un mécanisme dit « équipe conjointe de renseignement » contre les groupes rebelles.

Il a permis de décapiter l’état-major des FDRL.

Effectivement, depuis l’avènement de Tshisekedi, les FARDC ont été restructurées et équipées. Des changements intervenus au sein du haut commandement militaire ont écartés des officiers supérieurs et généraux compromis dans des collusions avec les groupes armés.

Et ceux qui avaient détournés les ressources allouées à la lutte contre l’insécurité à l’Est. Y compris ceux-là qui étaient étroitement liés aux réseaux de trafic de ressources minières.

Sapant ainsi la volonté du Chef de l’Etat et le couronnement de succès des opérations engagées.

Il y avait de la gangrène au sein des FARDC.

En effet, dans une communication des FARDC, on annonçait que dans la nuit du 17 au 18 en septembre 2019, Sylvestre Mudacumura, le chef d’état-major des FDRL était tué en territoire de Rutshuru ainsi que ses lieutenants proches.

Le 10 novembre, les FARDC confirment avoir neutralisé Juvénal Musabimana, un des commandants militaires des FDRL.

Le 15 décembre, c’est au tour du porte-parole des FDRL, le Forge Fils Bayeze, du chef des renseignements militaires Sophonie Mucabo et le général Léopold Mujyambere de tomber.

Que ce soient les FDRL ou le FLN de Rusesabangina ; ils ont souffert atrocement de dissidence, de reddition, de trahison et d’extradition de leurs membres les plus influents grâce à la puissance de feu des FARDC.

Leur alliance éphémère avec le Général Kayumba Nyamwassa, le soutien de Kampala n’y feront rien.

Cette mise hors d’état de nuire ne doit rien au hasard. C’est le fruit du partage des renseignements et des opérations conjointes entre les armées congolaise et rwandaise.

La débâcle du FLN de Rusesabagina est à inscrire dans ce même ordre d’idée.

http://fr.igihe.com/Kagame-Tshisekedi-partenariat-economique-et-securitaire-assume.html