Cela fait deux ans que l’ancien Président Burundais Pierre Nkurunziza est décédé de suite du arrêt cardiaque, ainsi que l’avait indiqué le communiqué officiel.

Agé de cinquante-cinq ans, il venait de passer quinze ans au pouvoir à la suite des Accords de Paix d’Arusha de 2003.

A son décès, son pays était isolé sur la scène internationale suite aux diverses sanctions liées aux exactions de son pouvoir après la tentative de s’octroyer un troisième mandat. Lequel était contraire à la Constitution.

Ses relations avec le Rwanda étaient particulièrement exécrables. Il accusait le Rwanda de soutenir les putschistes de Mai 2015 tandis que ce dernier rétorquait qu’il s’associait avec les forces négatives pour déstabiliser le Rwanda.

Avant cet épisode de mai 2015, les relations étaient au beau fixe, les deux Chefs se rendaient visites mutuellement.

Et d’ailleurs quand le marché de Bujumbura avait pris feu, le Rwanda avait dépêché ses canadairs pour éteindre le feu.

Les accusations mutuelles ont détérioré le climat entre les deux pays et que les efforts mutuels n’ont pas encore réussi à rétablir.

C’est quand il participait à la conférence des pays de l’Afrique de l’est (EAC), le 13 mai 2015, que Nkurunziza apprend que les militaires conduit par le General Godefroid Nyombare ont renversé son pouvoir par un coup d’Etat.

Mais il y avait des affrontements entre les loyalistes et les putschistes. Mais les loyalistes avaient pris le dessus et le General Nyombare et ses troues prirent le chemin de l’exil vers le Rwanda.

Quarante-huit heures après, Nkurunziza reprenait son fauteuil. Et le Burundi pointa du doigt le Rwanda d’être l’instigateur du coup de force. Ce que le Rwanda réfutait.

Parmi les trente personnes sur la liste des putschistes, certains avaient trouvé refuge au Rwanda. Et le Burundi demande depuis leur extradition.

Le Rwanda brandit le droit international humanitaire et la protection des réfugiés pour ne pas céder à la demande du Burundi.

Pendant cinq ans sous Nkurunziza ceci était la pomme de discorde entre les deux pays.

Outre les politiciens et officiers, il y a presque soixante-dix mille réfugiés Burundais dans le camp de Mahama depuis sept ans.

Depuis deux ans, en juin 2020, il y a un processus de retour volontaire mais au moins cinquante mille réfugiés sont encore sur le sol Rwandais.

La suspicion de persécution est encore palpable dans leur propos.

Même au niveau des deux pays car les frontières terrestres restent fermées en dépit des efforts de normalisation des relations.

Parmi les griefs à charge du Burundi, il y a la coopération avec les FDRL majoritairement composés des génocidaires et porteur de cette idéologie.

Bon nombre de ceux qui ont été capturé par les Forces Rwandaises de Défense « RDF » en procès ont témoigné du soutien logistique dont ils bénéficiaient de la part du Président Nkurunziza.

A l’instar de Nsabimana Callixte dit Sankara, l’un des dirigeants du MRCD/FLN de Rusesabagina qui a avoué lors de son procès des soutiens des services Burundais dans les attaques qu’ils menaient au Rwanda, d’autres ont donné des détails en ce sens.

Beaucoup d’attaques repoussées par les RDF provenaient effectivement du Burundi et parfois du matériel estampillé « Forces Armées Burundaises » étaient abandonnés par les fuyards.

L’arrivée de Ndayishimiye au pouvoir a donné un brin d’espoir car les services des deux pays ont multiplié les rencontres jusqu’aux ministres des affaires étrangères.

Le Rwanda et le Burundi essayent de solder le contentieux du legs de Nkurunziza

https://fr.igihe.com/Rwanda-et-Burundi-Le-legs-de-P-Nkurunziza.html