« Un grand  soldat vient de mourir ». C’est ce qu’a déclaré Claudy Siar, le producteur de « Couleurs tropicales » sur RFI. Jean-Philippe Kalala Omotunde, puisqu’il s’agit de lui, est décédé en Guadeloupe ce 14 novembre à la suite d’un AVC (accident vasculaire cérébral), à l’âge de 55 ans.

La disparition de ce monument du combat Kamit résonne dans toute l’Afrique comme un coup de tonnerre. Encore une grande bibliothèque qui vient de partir en flamme, s’exclamera, tristement, l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ. Même si Jean-Philippe Kalala Omotunde n’a pas pu atteindre le troisième âge avant d’aller rejoindre ses « ancêtres », ses œuvres, elles, lui rendent témoignage.

En Afrique et dans les Antilles, ils sont nombreux (ces Kamits) à rendre un vibrant hommage à l’illustre disparu. « Un grand soldat vient de mourir. Jean-Philippe Kalala Omotunde. C’est une lourde perte. Parce que Jean-Philippe a consacré sa vie à partager son savoir. Beaucoup allaient être privés de son savoir. Jean-Philippe Kalala Omotunde, que la terre te soit légère mon frère », a indiqué Claudy Siar.

« On peut ne pas l’aimer, poursuit le chercheur togolais Pitalounani Barcola, mais l’objectivité oblige de reconnaître son intelligence, sa lucidité d’esprit, son art oratoire et son dévouement sans réserve pour l’Afrique et au peuple noir, notre peuple », a-t-il témoigné.

Et à Nathalie Yamb d’ajouter : « Immense tristesse ce matin à l’annonce du départ d’un baobab de la pensée africaine. Jean-Philippe Kalala Omotunde s’en est allé. Yako à nous tous. Il laisse derrière lui des livres indispensables et des millions d’esprits qu’il a contribué à éveiller. Bonne transition, frère ».

Le décès de Jean-Philippe Kalala Omotunde, auteur, égyptologue, chercheur en histoire spécialiste des sciences et mathématiques africaines et des humanités classiques africaines, chargé de mission à l’Unesco, est une grande perte pour l’Afrique. L’universitaire a poussé loin ses travaux de recherches sur les civilisations du continent noir. De sorte qu’il est parvenu à trouver des ramifications africaines à presque toutes les religions dites révélées. Selon lui, le christianisme, l’Islam et autres ont des origines africaines. Véritable prêcheur de l’évangile de la Renaissance Africaine, l’homme a encore beaucoup de choses à faire connaitre à la nouvelle génération africaine en perte de son identité.

Né Jean-Philippe, il rejettera son nom occidental pour se donner deux noms typiquement africains. Depuis, il se fait appeler Nioussérè Kalala Omutunde.

Voici ici les titres de certains de ses livres : « Discours afrocentriste sur l’aliénation culturelle » ; « Cosmogenèse kamite » ; « Initiation aux mathématiques africaines pour les enfants de 5 à 15 ans » ; « Qu’est-ce qu’un être kamit » ; « L’origine négro-africaine du savoir grec ».