Après une audience avec le chef de l’Etat, hier / Jean Ping : “L’UA n’a jamais demandé le départ du président Gbagbo” «Avec tout le respect et toute la considération que nous avons pour la presse, nous n’avons pas de déclaration à faire. Nous sommes venus travailler». C’est par cette brève déclaration faite précipitamment que M. Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine (UA), a certainement voulu échapper aux journalistes, hier. Après deux heures d’audience que lui a accordée le chef de l’Etat ivoirien à sa résidence de Cocody, le président Jean Ping a lancé cette phase pour bloquer net les chasseurs d’images et de propos forts, dès qu’il a vu les journalistes se ruer vers lui. Mais c’était mal connaître les hommes de média. Devant l’insistance des journalistes et à la question de savoir s’il est venu confirmer la déclaration dans laquelle l’Union africaine demande «le départ du président Gbagbo», le président Jean Ping a fini par s’arrêter pour déclarer, solennel et sans équivoque : «L’Union africaine n’a jamais demandé le départ du président Gbagbo. Allez relire et revenez me voir», a-t-il répondu aussitôt, apparemment agacé par cette question. Le président de la Commission de l’Union africaine était à la tête d’une délégation de cinq personnes dans laquelle on notait la présence de M. James Victor Gbého, président de la Commission de la CEDEAO. Cette délégation de l’organisation panafricaine est arrivée à Abidjan, selon les médias étrangers, pour «tenter une nouvelle médiation dans la crise post électorale en Côte d’Ivoire». On se souvient que, suite aux nombreuses déclarations contradictoires et déséquilibrées de certains chefs d’Etat sur la situation ivoirienne, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, avait donné mandat à l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki de se rendre en Côte d’Ivoire pour s’imprégner de la situation exacte afin de rendre compte au Conseil de paix et de sécurité de l’UA. L’ancien président sud-africain a effectivement séjourné les lundi 6 et mardi 7 décembre à Abidjan. Il a entendu le président Gbagbo, rencontré son adversaire défait au 2nd tour de la présidentielle, Alassane Ouattara. Thabo Mbeki a surtout écouté Young Jin Choi, le Sud Coréen pyromane, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, qui a organisé la prise en otage du président de la Commission électorale indépendante au QG d’Alassane Ouattara, au Golf Hôtel, pour l’obliger à donner de faux chiffres donnant Ouattara vainqueur. En quittant le sol ivoirien, le président Thabo Mbeki avait déclaré qu’il partait remettre son rapport à l’UA pour permettre à l’organisation africaine de prendre des décisions plus idoines. Nul doute que la visite du président Jean Ping, deuxième personnalité de haut rang de l’Union africain à venir s’entretenir avec les autorités ivoiriennes et les autres acteurs de la vie politique nationale, entre dans le même cadre : s’informer aux fins de mieux comprendre la situation de la Côte d’Ivoire. Du coup, en indiquant que «l’Union africaine n’a jamais demandé le départ du président Gbagbo» et qu’il est venu «travailler», Jean Ping suggère clairement que tous ceux qui ont pris position, de façon précipitée, pour Alassane Ouattara, sans chercher à comprendre les raisons de la crise que vit la Côte d’Ivoire peuvent s’attendre à des surprises. Car, contrairement aux passionnés du front anti-Gbagbo, l’Union africaine a affiché un souci certain de rechercher la vérité, de l’analyser objectivement et en toute sérénité afin de doser ses décisions et propositions de sortie de crise en Côte d’Ivoire. Qui vivra verra !.
César Etou et Boga Sivori

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