Moins de 48 heures après la résolution de l’ONU l’y autorisant, la France a entamé samedi après-midi au-dessus de la Libye la surveillance effective d’une zone d’exclusion aérienne. Une vingtaine d’appareils ont été mobilisés pour ces opérations destinées à protéger les civils de la région de Benghazi, l’un d’entre eux faisant même feu sur un véhicule militaire libyen, qui a été « visiblement détruit ». Lire la suite l’article

Cet engagement des forces françaises, le premier en date dans le bras de fer entre Tripoli et la communauté internationale, est survenu peu après que plusieurs dirigeants internationaux réunis à Paris se soient dit prêts à « prendre toutes les actions nécessaires, y compris militaires » en Libye, à l’issue d’un sommet à l’Elysée. Les Mirage et les Rafale empêchent « d’ores et déjà » les attaques des forces du colonel Moammar Kadhafi contre la population civile à Benghazi (est), a précisé Nicolas Sarkozy.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé plus tard que « les forces britanniques (étaient) en action au-dessus de la Libye ce soir », sans fournir de précisions. « Ce que nous faisons est nécessaire, c’est légal et c’est juste », a-t-il ajouté.

La télévision libyenne tenue par le régime Kadhafi a de son côté affirmé dans la soirée que des frappes aériennes avaient touché des zones civiles de la capitale, Tripoli, allégation invérifiable de façon indépendante.

Dans la matinée, les forces de Kadhafi avaient mené des frappes au coeur du territoire tenu par la rébellion, bombardant des faubourgs de Benghazi, en dépit du cessez-le-feu annoncé la veille par Tripoli après le vote à l’ONU de la résolution 1973 autorisant toutes les mesures « nécessaires » pour protéger les civils. Le colonel Kadhafi a averti les dirigeants internationaux qu’ils « regretteraient » toute ingérence. Selon un porte-parole, le maître de Tripoli a dénoncé cette résolution votée jeudi soir au conseil de sécurité de l’ONU, contestant sa validité et estimant qu’elle violait la charte des Nations unies.

Kadhafi a annoncé qu’il avait envoyé un message au président américain Barack Obama, défendant sa décision d’attaquer les villes aux mains de l’opposition. Il a également adressé une lettre aux dirigeants français et britannique, ainsi qu’au secrétaire général de l’ONU, affirmant qu’ils « regretteraient » toute intervention. « La Libye n’est pas pour vous, la Libye est pour les Libyens », a-t-il dit, cité par un porte-parole à Tripoli.

Vendredi, son régime avait pourtant annoncé un cessez-le-feu immédiat, tentant d’échapper à des frappes militaires internationales. Mais l’opposition a accusé Kadhafi de duplicité, déclarant que les bombardements s’étaient poursuivis bien après cette annonce.

Dans leur déclaration commune, les 22 participants du sommet de l’Elysée ont assuré samedi que leur « engagement s’inscrit dans la durée ». « Nous ne laisserons pas le colonel Kadhafi continuer de défier la volonté de la communauté internationale et mépriser celle de son peuple ». « Il est encore temps pour le colonel Kadhafi d’éviter le pire en se conformant sans délai, sans réserves, à toutes les exigences de la communauté internationale », a martelé M. Sarkozy. « La porte de la diplomatie se rouvrira au moment où les agressions cesseront ».

« Notre consensus était fort et notre détermination est claire. Le peuple de Libye doit être protégé et, en l’absence de fin immédiate de la violence contre les civils, notre coalition est prête à agir, et à agir dans l’urgence », a appuyé Barack Obama, qui entamait samedi à Brasilia une tournée en Amérique latine.

Pour l’heure, Washington compte se limiter à protéger les missions aériennes, notamment françaises, en neutralisant la DCA libyenne. Le Pentagone a annoncé samedi soir que des navires américains en Méditerranée tiraient des missiles contre des sites de la défense aérienne libyenne sur la côte. Le président Barack Obama a confirmé que les Etats-Unis avaient lancé une action « militaire limitée ».

Un haut responsable militaire a ajouté sous le couvert de l’anonymat que l’attaque se développerait pour viser les installations de la défense aérienne libyenne autour de Tripoli et d’une zone côtière située au sud de Benghazi.

De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a déploré le tir français sur un véhicule militaire libyen. « Moscou prend note avec regret de cette action armée, réalisée conformément à la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU approuvée hâtivement », a-t-il fait savoir dans un communiqué demandant que « la sécurité des missions diplomatiques étrangères et de leur personnel soit assurée ». AP

http://fr.news.yahoo.com/3/20110319/twl-libye-situation-1be00ca_5.html

Posté par rwandanews