Alors que plusieurs partenaires du Rwanda ont annoncé  la suspension de leur aide, la Belgique est demeurée réticente, estimant que ses partenaires avaient tendance à privilégier les effets d’annonce. En outre, la suspension  voire l’annulation de l’aide au développement apparaît comme une mesure ultime, sur laquelle il est bien difficile de revenir par la suite. Avec 160 millions d’euros prévus sur quatre ans, plus 40 millions qui pourraient être déboursés comme « incitation » ou comme « récompense », l’ancienne métropole est le troisième partenaire bilatéral de Kigali, et le Rwanda, après le Congo, est le deuxième bénéficiaire de l’aide belge. A l’inverse d’autres pays, la Grande Bretagne par exemple, la Belgique ne privilégie pas l’aide budgétaire : l’essentiel des appuis vont à des secteurs précis, la santé, l’énergie, la décentralisation et c’est progressivement que la coopération se désengage de l’agriculture et de l’éducation. Cependant, l’aide dite budgétaire représente encore 30% du volume total, mais même dans ce cas, il ne s’agît pas d’une aide dite générale, les fonds sont canalisés vers  des secteurs précis, la santé, la justice, l’éducation. Une suspension de l’aide belge aurait donc pour effet de priver la population rwandaise d’un soutien significatif,  alors que le Rwanda, même s’il enregistre une croissance de 7 à 8%, demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. Si la suspension de l’aide suscite des réticences, la Belgique n’est cependant pas dépourvue de moyens de pression. Le ministre Reynders compte faire rapport de la situation au Congo et au Rwanda lors du prochain sommet européen où il plaidera pour une action concertée ; il prendra également contact avec son homologue français Laurent Fabius, à l’heure où la France préside le Conseil de sécurité. Et surtout, Reynders l’a  rappelé haut et fort à Kigali, la Belgique se pliera aux décisions du « Comité des sanctions » de l’ONU : « il ne s’agît pas d’une menace », a précisé le ministre, « mais d’un processus : le Rwanda est mis en cause et pour éviter que de sanctions soient prises, il doit non seulement réussir à convaincre, mais agir positivement en faveur de la paix. » Kigali peut en être convaincu : si la Belgique est peu favorable à des mesures décidées à titre individuel et sans concertation avec la communauté internationale, en revanche, elle se pliera rigoureusement aux décisions éventuelles du comité de sanctions qui doit décider en septembre de sévir ou non. .

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Posté par rwandaises.com